Ad Mire II
Clavé fin Art
L’exposition s’inscrit dans la continuité de recherches opérées par Pauline Guerrier sur le langage visuel des émotions, des motifs et des symboles qui donnent corps à l’émoi. Parce que la polysémie du titre révèle un foisonnement complexe de la pensée, AD MIRE se décline dans un deuxième volet, pour sonder cet état affectif intense qu’est l’admiration, la « première des passions » écrivait René Descartes ou cette « commotion de l'âme » qui poétise les cicatrices invisibles de nos vies.
Au printemps dernier, l’artiste dévoilait dans un premier chapitre au Portugal, des œuvres sondant les mythes fondateurs et les cosmogonies pour questionner les héritages de nos croyances. L’artiste puisait, notamment, dans la figure des hamadryades et celle de Daphné transformée en laurier, afin d’interroger ce qui modifie profondément la nature des êtres.
À la galerie Clavé Fine Art, l’artiste déploie une nouvelle géographie émotionnelle1 dans un espace chargé d’une aura saisissante, celle attenante à l’histoire-même du lieu marquée par César et Kengo Kuma. L'éclatante lumière zénithale génère une osmose entre l’intimité du lieu et celle de l’artiste car c’est à l’abri des regards indiscrets, dans ce cocon immaculé, que le papier se métamorphose des murs aux œuvres exposées. Comme pour tirer le fil de son histoire familiale, Pauline Guerrier tire la ligne sur le papier avant de tisser la matière. L’étape du dessin s’impose en amont de chaque ouvrage, de la marqueterie à la tapisserie. Avec ses crayons et ses aquarelles, elle pense la laine, la paille de seigle et la couleur pour qu’une expérience poétique naisse de la rencontre des émotions et des matières. Cette hybridation se manifeste dans un vocabulaire plastique « Guerrier » entre éléments figuratifs quasi idéographiques et compositions abstraites ordonnées. L’oeil, les mains, les rayons, la flèche, le balancier, les larmes, les boîtes sont autant de mots-clés universels que de signifiés plus personnels et secrets.
Par ce langage identifiable, l’artiste s’attache à exprimer les blessures de l’âme, que ce soit par « le cœur brisé » des Tako Tsubo en verre soufflé ou « ce nœud dans la poitrine » des Plexus solaire qui rendent visibles des formes de « guérison ». Ce terme est approprié en ce qu’il est souvent associé aux pratiques qui impliquent des remèdes naturels, des rituels, des prières ou d’autres thérapies qui échappent aux sciences conventionnelles pour se rattacher aux croyances et aux mythes. Les médaillons brodés peuvent ainsi incarner des « objets spirituels », comme des ex-voto aux vertus protectrices, quand les épaisses tapisseries calfeutrent les « cris de l’âme » qu’elles symbolisent. Le silence de leur présence, si communicative et expressive, invite à une quête d’équilibre : celle de contempler les formes de nos émotions, de les admirer, pour permettre de les apaiser.
Anne-Laure Peressin
Au printemps dernier, l’artiste dévoilait dans un premier chapitre au Portugal, des œuvres sondant les mythes fondateurs et les cosmogonies pour questionner les héritages de nos croyances. L’artiste puisait, notamment, dans la figure des hamadryades et celle de Daphné transformée en laurier, afin d’interroger ce qui modifie profondément la nature des êtres.
À la galerie Clavé Fine Art, l’artiste déploie une nouvelle géographie émotionnelle1 dans un espace chargé d’une aura saisissante, celle attenante à l’histoire-même du lieu marquée par César et Kengo Kuma. L'éclatante lumière zénithale génère une osmose entre l’intimité du lieu et celle de l’artiste car c’est à l’abri des regards indiscrets, dans ce cocon immaculé, que le papier se métamorphose des murs aux œuvres exposées. Comme pour tirer le fil de son histoire familiale, Pauline Guerrier tire la ligne sur le papier avant de tisser la matière. L’étape du dessin s’impose en amont de chaque ouvrage, de la marqueterie à la tapisserie. Avec ses crayons et ses aquarelles, elle pense la laine, la paille de seigle et la couleur pour qu’une expérience poétique naisse de la rencontre des émotions et des matières. Cette hybridation se manifeste dans un vocabulaire plastique « Guerrier » entre éléments figuratifs quasi idéographiques et compositions abstraites ordonnées. L’oeil, les mains, les rayons, la flèche, le balancier, les larmes, les boîtes sont autant de mots-clés universels que de signifiés plus personnels et secrets.
Par ce langage identifiable, l’artiste s’attache à exprimer les blessures de l’âme, que ce soit par « le cœur brisé » des Tako Tsubo en verre soufflé ou « ce nœud dans la poitrine » des Plexus solaire qui rendent visibles des formes de « guérison ». Ce terme est approprié en ce qu’il est souvent associé aux pratiques qui impliquent des remèdes naturels, des rituels, des prières ou d’autres thérapies qui échappent aux sciences conventionnelles pour se rattacher aux croyances et aux mythes. Les médaillons brodés peuvent ainsi incarner des « objets spirituels », comme des ex-voto aux vertus protectrices, quand les épaisses tapisseries calfeutrent les « cris de l’âme » qu’elles symbolisent. Le silence de leur présence, si communicative et expressive, invite à une quête d’équilibre : celle de contempler les formes de nos émotions, de les admirer, pour permettre de les apaiser.
Anne-Laure Peressin